La crise sanitaire sans précédent que nous connaissons actuellement est passée par là et n’a fait que renforcer l’urgence d’une action en faveur des familles monoparentales. En effet, dans son rapport sur l’impact du Covid-19 sur les inégalités entre hommes et femmes paru en avril 2021, le Conseil bruxellois pour l’égalité entre les femmes et les hommes concluait que toutes les difficultés cumulées en temps normal par les familles monoparentales (temps partiels, revenus limités, problèmes de logement, non-paiement des contributions alimentaires, ...) se sont aggravées durant la crise, avec une diminution significative des revenus et un enfermement dans les charges familiales, parfois dans un logement inadapté à la réalité d’un confinement en famille.
C’est pour répondre à ces difficultés que le Gouvernement bruxellois a adopté ce jour son premier Plan de soutien aux familles monoparentales. Un Plan transversal, piloté par Nawal Ben Hamou, Alain Maron, Bernard Clerfayt, Barbara Trachte et les interlocuteurs sociaux de Brupartners, qui propose 31 mesures concrètes autour de 5 piliers d’action régionale : l’information, la formation et la sensibilisation ; l’accès à un logement de qualité ; la mise à l’emploi et l’accès à la formation professionnelle ; la politique de la ville et la mobilité.
La Région bruxelloise est d’ailleurs pionnière à cet égard puisque le Gouvernement bruxellois a été le premier à inscrire dans sa déclaration de politique générale la décision de créer un plan d’actions spécifique aux familles monoparentales - et en particulier aux femmes seules avec enfants - afin de faire usage de tous les leviers régionaux pour soutenir ces familles.
Ce plan a également été réalisé en étroite collaboration avec le secteur associatif, afin que la réflexion se nourrisse des constats, des expériences et de l’expertise de ces acteur·trices qui travaillent au quotidien avec des familles monoparentales.
Ce plan s’inscrit par ailleurs dans une démarche globale transversale et cohérente puisqu’il vient concrétiser l’un des chantiers de de la Stratégie GO4Brussels 2030 qui prévoit de « Soutenir des actions menées en matière de conciliation de la vie professionnelle avec la vie privée » et qui est piloté conjointement par le Ministre chargé de l’Emploi, la Secrétaire d’État chargée de l’Égalité des chances et les interlocuteurs sociaux de Brupartners. Le travail d’élaboration du Plan s’est également articulé avec la préparation du plan Brussels Takes Care (Plan social-santé intégré) qui comprendra également une attention spécifique pour la monoparentalité.
Ce premier Plan couvre la période 2021-2025. Il fera l’objet d’une évaluation à mi-parcours, où chaque Ministre ou Secrétaire d’État devra rendre compte de la mise en œuvre des actions du Plan aux interlocuteurs sociaux et aux associations qui ont participé à sa préparation. Une évaluation finale sera quant à elle effectuée par un prestataire externe désigné par le biais d’un marché public pour un processus d’évaluation solide et neutre.
« Les interlocuteurs sociaux de Brupartners saluent le travail effectué dans le cadre de la rédaction de ce Plan qui constitue une bonne synthèse des propositions d’actions qu’ils ont émises dans leur avis d’initiative du 19 novembre 2020. Les interlocuteurs sociaux bruxellois utiliseront les moyens à leur disposition pour soutenir les objectifs de ce Plan. Ils appuieront également la volonté du gouvernement de mettre la problématique des familles monoparentales à l’agenda de la conférence interministérielle relative aux droits des femmes. En effet, la réussite des objectifs de ce Plan repose notamment sur une bonne coopération entre les différents niveaux de pouvoir » souligne Vroni Lemeire, Présidente de la Commission Diversité-Égalité des chances-Pauvreté de Brupartners.
Plus concrètement, précise le Ministre-Président Rudi Vervoort, : « nous devons nous assurer de mieux intégrer les familles, y compris les familles monoparentales, dans toutes les activités de fabrication de la ville depuis l’élaboration des stratégies liées au développement territorial jusqu’à la mise en œuvre et au monitoring des différents projets et programmes. Cela passe par la formation des acteurs de l’urbanisme ou par exemple, en intégrant mieux que nous le faisons actuellement les enjeux de la parentalité ou du genre dans l’espace public ou les parcs pour ne citer que ces lieux. »
Pour Elke Van den Brandt, Ministre de la Mobilité, des Travaux publics et de la Sécurité routière : « Il est important de penser les questions de mobilité et l'aménagement de l'espace public du point de vue de groupes cibles spécifiques, comme c'est désormais le cas pour les familles monoparentales. Nous n'avons pas tous les mêmes besoins et nous n'utilisons pas tous l'espace public de la même manière. C'est pourquoi nous rendons l'espace public plus accessible et plus sûr, en tenant compte des aspects de genre et des besoins des familles. Concrètement, il s'agit d'un meilleur éclairage, d'installations sanitaires et d'infrastructures de jeux suffisantes. Nous améliorons également l'accessibilité des transports en commun, avec des ascenseurs dans chaque station de métro et des quais flexibles pour poussettes et fauteuils roulants, davantage de stationnements pour vélos à proximité des écoles et des crèches, et nous nous engageons à améliorer la qualité de nos trottoirs. »
Pour Alain Maron, Ministre de la santé et des Affaires sociales : « Il était important de pouvoir articuler le plan régional spécifique aux familles monoparentales et le plan Brussels Takes Care. Cela permet d’intégrer des actions spécifiques pour ce public au sein d’une démarche plus générale. L’objectif est simple mais primordial ; répondre au mieux aux enjeux sociaux et de santé qui concernent les bruxellois.es. Il est également essentiel pour la santé et le bien-être des enfants et des mères de faciliter à tout un chacun l’accès à un environnement sain, à des espaces verts adaptés et à une alimentation saine et équilibrée. La situation spécifique des familles monoparentales sera activement prise en compte dans le développement notamment des parcs, et incluse dans la dynamique de rénovation énergétique des logements et dans le développement du projet Good Food. »
Pour Bernard Clerfayt, Ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, de la Transition numérique et des Pouvoirs locaux : « A la tête des familles monoparentales, on retrouve dans la très grande majorité des cas, des mamans. Certaines mamans ont un accès très difficile à un emploi leur permettant de faire vivre dignement leur famille. Il n’est pas toujours aisé non plus de concilier un travail ou le suivi d’une formation avec les obligations familiales. Si ces constats sont là, nous manquons encore de données pertinentes pour mobiliser des mesures efficaces de mise à l’emploi et dès lors contribuer à leur autonomie et à l’épanouissement de leurs enfants. »
« Avec des initiatives comme la création d’un label ‘Kids friendly’, nous souhaitons encourager un maximum d’infrastructures sportives culturelles ou Horeca à proposer des dispositifs non seulement ‘enfants admis’ mais aussi ‘enfants bienvenus’ qui donnent une place aux enfants dans les activités sociales, culturelles ou sportives de leur parent solo. L’accès à un logement décent à un loyer raisonnable peut aussi être un problème pour les parents solo. Nous souhaitons les soutenir par l’attribution d’aides au logement majorées ou par la mise en place de solutions d’habitats groupés ou de logements collectifs » précise la Secrétaire d’État au Logement et à l’Égalité des chances Nawal Ben Hamou.
Pour Barbara Trachte, Ministre-Présidente de la COCOF, chargée de la Promotion de la Santé, de la Famille et de l’Égalité des genres : « Je me réjouis de l’adoption de ce plan transversal qui va aider des familles monoparentales en général et spécifiquement des femmes avec enfants qui traversent des situations socio-économiques difficiles ainsi que de situation de violences en Région bruxelloise. Ce plan apporte une réponse coordonnée essentielle aux besoins de ces familles. »